Comment la crise a-t-elle modifié les stratégies d’investissement des professionnels de l’immobilier ? Ses conséquences sur les arbitrages, la typologie des actifs recherchés, les prix et la fiscalité.
Sans surprise, la pandémie a eu un impact sur la stratégie d’investissement et notamment sur la typologie des actifs à privilégier pour une très large majorité d’acteurs du secteur (70%). Près d’un professionnel sur deux revoit ses besoins en immobilier à la lumière du contexte économique actuel. Et 86% d’entre eux estiment que la crise de la Covid-19 aura une incidence sur le marché immobilier en terme de besoin de surface des utilisateurs. Ces chiffres, issus du 8e baromètre de la fiscalité immobilière réalisé par le cabinet d’avocats Arsene sur un panel de spécialistes du secteur immobilier (promoteurs, fonds, foncières, gestion d’actifs, etc.), soulignent à quel point les préoccupations et les stratégies d’investissement ont été impactées par la crise actuelle.
1. Une forme d’attentisme
L’heure est donc à la prudence. Dans un contexte de crise sanitaire et économique, l’attentisme domine. Seul un professionnel sur trois interrogés envisage d’arbitrer ses actifs cette année, qu’il s’agisse d’acheter ou de vendre. Ils étaient 46% à répondre positivement à cette question l’an dernier.
Pour ceux-ci, les effets de la crise mettront du temps à être pleinement connus, ce qui incite ceux qui le peuvent à attendre avant d’arbitrer. Le marché est donc plus atone en matière d’investissements : 28% des répondants se déclarent attentistes cette année (contre 16% en 2020).
2. La logistique fait carton plein
La logistique emporte les suffrages des candidats à l’investissement. Pour la deuxième année consécutive, les professionnels plébiscitent les entrepôts, actif ciblé par près d’un répondant sur deux (45% contre 37% en 2020). La logistique est perçue comme le secteur ayant le plus fort potentiel de croissance devant les logements (31%). Les entrepôts dépassent les commerces (11%) et les bureaux, qui ne constituent plus que 5% des actifs ciblés contre 16% en 2020.
3. Vigilance sur les prix
Alors qu’en 2020 la rareté de l’offre préoccupait davantage les acheteurs que l’incertitude sur le rendement potentiel des biens ciblés, en 2021, le niveau de prix représente l’obstacle le plus important en matière d’investissement (avec 3,28 points sur une échelle croissante d’importance de 1 à 4).
4. L’impact de la fiscalité
Enfin, les questions fiscales restent une problématique prioritaire de façon plus marquée en 2021 qu’en 2020. La sécurité fiscale principalement – qui implique une stabilité de l’environnement règlementaire – constitue une préoccupation majeure pour les investisseurs.
Moins d’un professionnel sur trois plébiscite les mesures fiscales votées dans le cadre du quinquennat en matière d’immobilier. Seuls 34% des répondants se déclarent satisfaits des différents dispositifs d’incitation fiscale pour les promoteurs (Pinel, exonération des plus-values de cession de foncier pour construire du logement social). La baisse de l’impôt sur les sociétés ainsi que le maintien d’un crédit d’impôt pour abandon de loyer seraient, selon les sondés, les meilleurs moyens d’aider l’industrie immobilière.
5. Et après
Les mois à venir seront peut-être l’occasion d’un rééquilibrage des marchés ou au contraire d’une nouvelle distribution des cartes. Après l’attente, les spécialistes, les techniciens, les investisseurs professionnels reprendront nécessairement les achats et les ventes. L’immobilier démontra-t-il encore ses capacités de résilience en renouvelant une fois encore qu’il est le marché préféré de toutes les catégories des investisseurs ?
