Investir dans la vigne : une stratégie de divertissement patrimonial qui combine rentabilité et fiscalité favorable en matière d’IFI et de droits de succession.
Placement passion par excellence, l’investissement dans un vignoble permet d’investir dans le terroir de son choix. S’il offre des perspectives de rendement assez variables voire, soyons clairs, faibles, il a bien d’autres charmes à faire valoir.
1. Un investissement collectif
Le prix des terres viticoles reste élevé avec un prix par hectare désormais fixé à 148.100 euros, selon les chiffres de la SAFER. Depuis 2008, la valeur des vignobles a augmenté de 44%.
Si en théorie, un particulier fortuné a la possibilité d’acheter seul un vignoble, ces transactions s’adressent à une minorité d’investisseurs. Et l’essentiel d’entre elles est toujours réalisé par des agriculteurs.
Il est donc plus aisé pour le néophyte d’investir dans un vignoble en acquérant des parts d’un groupement foncier viticole (GFV), un groupement d’associés qui mutualisent leurs fonds pour financer le rachat d’un vignoble, qui sera loué à son exploitant dans le cadre d’un bail à long terme. Cet exploitant verse un loyer (le fermage) au groupement, indexé sur la valeur de l’appellation qui est fixée par un arrêté préfectoral dans chaque département.
2. Quelle rentabilité ?
Ce mécanisme de propriété collective rend accessible l’achat d’un domaine viticole. L’investisseur souscrit des parts du GFV, une société civile réunissant un nombre limité d’associés.
Les parts sont généralement valorisées à partir de 3.000 euros, tout en pouvant atteindre 50.000 euros.
En contrepartie de leur investissement, les associés du GVF reçoivent une rémunération correspondant à une quote-part du fermage acquitté par l’exploitant, après déduction des frais de gestion et des impôts. Ces « dividendes » peuvent être versés en numéraire ou en nature, par des bouteilles issues de l’exploitation.
Une formule privilégiée par les investisseurs, car acheter une part de vignoble reste un achat passion, dont la rentabilité n’est pas (toujours) assurée.
Tempête, sécheresse, gel, maladie, la vigne est un actif fragile et son rendement peut être aléatoire. Il est donc préconisé d’investir sur le long terme pour lisser ces aléas et de tabler sur la fiscalité favorable attachée à ces placements.
A noter
En matière d’impôt sur le revenu, les rémunérations perçues sont taxées dans la catégorie des revenus fonciers.
3. Un régime fiscal attractif
Ces investissements peuvent s’avérer attractifs pour les contribuables soumis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) et ayant une appétence pour l’art du vin.
En effet, l’acquisition de parts de GFV bénéficie d’une exonération d’IFI à hauteur de 75 % de leur valeur dans la limite de 101.897 euros, et à hauteur de 50 % de leur valeur au delà de ce seuil.
Egalement, en matière de droits de donation et succession, les parts de GFV profitent d’une exonération de droits de mutation à hauteur de 75 % de leur valeur, dans la limite d’un plafond plus important, fixé à 300.000 euros, puis à hauteur de 50 % de leur valeur au delà de ce seuil.
Enfin, cas de revente des parts du GFV, les plus-values réalisées relèvent du régime favorable des plus-values immobilières, et donc de l’abattement de durée de détention.
En conclusion
Intéressant, passionnant, différenciant, l’investissement dans un vignoble peut s’avérer une bonne opportunité mais, souvent, il demeurera un actif peu rentable.
Compte tenu des spécificités d’un tel placement et afin d’en valider la pertinence dans votre stratégie patrimoniale, il semble nécessaire de prendre conseil auprès d’un professionnel.