En dépit de performances en berne, le secteur de l’hôtellerie reste attractif pour les investisseurs. Et la France constitue une cible prioritaire de développement pour les acteurs du marché.
Depuis le début des années 2000, l’hôtellerie est considérée comme un actif de diversification attractif par de nombreux acteurs, qu’il s’agisse d’investisseurs privés, institutionnels, de fonds de pensions, de fonds d’investissements ou de sociétés d’investissements immobiliers cotés. La place de l’hôtellerie dans les investissements en immobilier commercial a régulièrement progressé ces dernières années, un phénomène conforté par les performances solides de ce secteur et par le souhait des opérationnels du secteur de se recentrer sur la gestion et la promotion de leur marque, en externalisant leurs portefeuilles immobiliers.
1. Les atouts de la France
Première destination touristique, la France constitue une zone d’investissement très convoitée. En 2019, elle avait totalisé 2,3 milliards d’euros de transaction, une année dynamique, relève la 43e édition de l’étude sur l’industrie hôtelière française préparée chaque année par KPMG France. En 2020, la pandémie et la crise économique ont fortement impacté les investissements. Les transactions hôtelières ont chuté de 86 % en volume. Cette baisse concerne les neuf premiers mois de l’année par rapport à 2019. Les spécialistes du secteur attribuent la chute des transactions à la raréfaction des biens à vendre. Ils estiment que le manque d’intérêt des acheteurs n’est pas le principal facteur.
2. Un intérêt maintenu
Certes, l’hôtellerie connaît des difficultés inédites. D’après l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, début janvier 2021, 60% des hôtels parisiens étaient fermés. Le revenu par chambre, indicateur décisif pour le secteur, a plongé : -88% à Paris et -59% en France en janvier 2021.
La catégorie des hôtels hauts de gamme et de luxe qui ciblent une clientèle d’affaires internationale, ainsi que Paris et l’Île-de-France dépendant du tourisme et de la clientèle d’affaires, ont particulièrement souffert de la crise sanitaire. Mais les aides gouvernementales ont permis à ces acteurs de se maintenir à flot.
La crise n’a pas créé d’opportunités de transaction pour les actifs décotés. Actuellement, la valeur des actifs semble peu affectée.
3. Quelles perspectives pour 2022 ?
D’après une étude de décembre 2020 du conseil en immobilier commercial Cushman & Wakefield, la France demeure une cible prioritaire de développement pour une grande majorité d’acteurs nationaux et internationaux, Paris en tête suivie de Bordeaux, Lyon et de la Côte d’Azur. Le marché table sur une reprise de la consommation post-pandémie avec un retour au niveau d’avant la crise sanitaire dès 2022 pour les actifs des destinations de loisirs et en 2023 pour les actifs des zones urbaines et aéroportuaires. Les fondamentaux de l’hôtellerie française restant solides, les acteurs devraient être au rendez vous et les transactions reprendre leurs cours.
