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Immobilier : vigilance pour les investissements en bord de mer

bord de mer
Article rédigé par Arnaud Chesne Responsable du développement arnaud-chesne-portrait

Les prix se maintiennent à un niveau élevé sur tout le littoral français métropolitain. Cependant, le recul
du trait de côte crée à moyen terme un risque d’inondation et donc de moins-value pour de nombreux
biens.

En 2023, est-ce toujours une bonne idée d’investir sur le littoral ? En 2020, la sortie du premier
confinement a été marquée par une véritable ruée sur les biens de bord de mer. En conséquence, les
prix ont passablement augmenté.

Des opportunités de plus-values

Si les ventes ont été en léger recul fin 2022, les biens du littoral ont pris beaucoup de valeur en deux
ans. Par exemple, en 2022, le prix moyen des maisons du littoral du Calvados a augmenté de 17,7%,
par rapport à l’année dernière, d’après le baromètre ouestfrance-immo.com. Le prix des appartements
à quant à lui grimpé de 19%.

Dans certaines villes balnéaires, on enregistre des hausses à deux chiffres. À Honfleur, le prix des
maisons est en hausse de 49% et celui des appartements de 23%.

Mais les acheteurs doivent rester vigilants, face à l’augmentation du risque d’inondation lié au recul de
la limite entre la terre et la mer, le trait de côte. Ce risque d’inondation est susceptible de créer une
décote pour les biens situés au bord de mer.

Un risque de déstabilisation pour le marché immobilier côtier

En février 2022, la start-up française spécialisée dans l’évaluation des risques climatiques Callendar a
annoncé que plusieurs dizaines de milliers de biens, représentant une valeur de 5 à 7 milliards
d’euros, allaient devenir à haut risque d’inondation avant 2050. Il s’agit de maisons ou d’appartements qui ont été acquis entre le deuxième trimestre 2016 et le deuxième trimestre 2021 et qui seront bientôt beaucoup plus difficiles à vendre.

Pour la start-up, l’embouchure de la Seine, la Côte atlantique et dans une moindre mesure la Côte
méditerranéenne constitueront les zones les plus touchées entre 2020 et 2050. Cela représente près
de 5% du marché immobilier local en valeur dans quelque 78 communes. À l’horizon 2100, cette perte
de valeur concernera 38.000 biens devenus inondables acquis pour un montant total de 12 milliards
d’euros. De quoi déstabiliser fortement le marché immobilier côtier !

Identifier les communes les plus vulnérables

On estime que le recul du trait de côte, un phénomène naturel accentué par le changement climatique,
concerne un cinquième du littoral métropolitain. Premier réflexe pour l’acheteur afin d’éviter tout
risque potentiel de moins-value : identifier les zones les plus à risque. À cet égard, le décret du 29 avril
2022 sera d’une aide considérable puisqu’il dresse la liste, révisée tous les 9 ans, des communes les
plus touchées par l’érosion du littoral.

Seul bémol : ces dernières ont eu la possibilité de refuser de figurer sur cette liste. Ainsi, toujours dans le Calvados, les trois communes de Cabourg, Villers-sur-Mer et Blonville-sur-Mer ont refusé d’y figurer.

Une information renforcée

En outre depuis le 1er janvier 2023, les annonces immobilières doivent préciser si le logement se situe
dans une zone exposée au recul du trait de côte et mentionner le site www.georisques.gouv.fr où les
acheteurs peuvent se renseigner sur les risques auxquels les biens immobiliers qui les intéressent
sont exposés en vertu d’un décret du 1er octobre 2022.

En outre, à chaque étape de la vente, le vendeur doit informer son futur acquéreur du risque
inondation via l’état des risques. Remis au futur acquéreur dès la première visite du bien, cet état doit
également être intégré au dossier de diagnostic technique (DDT). Il doit aussi être annexé à l’acte
authentique de vente ou au contrat préliminaire en cas de vente en l’état futur d’achèvement.

Conclusion

La transformation des côtes françaises est un fait acquis que nous devons prendre en considération.
Les populations locales vont devoir s’adapter, se préparer et même pour certains habitants accepter
de quitter définitivement leurs logements.

L’acquéreur de 2023 ne peut donc pas ignorer cette évolution géologique. Pour éviter la déconvenue,
il faut prendre en considération ces éléments avant d’acquérir et en modulant son prix suivant ces mêmes éléments.

Il peut être utile de s’attacher les services d’un professionnel de l’immobilier indépendant.

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Édition Septembre 2021

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